Le baptême consiste à verser de l'eau sur la tête du postulant, en prononçant une formule magique. Il est extrêmement important de prononcer la bonne formule, sinon ça ne marche pas.
L'effet du baptême est double:
Le postulant est définitivement tatoué aux yeux de Dieu et de l'Eglise.
Le postulant est rayé de la liste des humains en état de péché originel non remis .
Cette liste, hors d'atteinte de la commission informatique et libertés, est tenue quelque part au ciel, avec backup en enfer.
En ce sens, le baptême constitue un vaccin du type anti-rabique. La maladie est déjà dans l'organisme, mais son incubation dure sept ans (le temps d'atteindre l'âge de raison).
Pour baptiser, il suffit d'en avoir l'intention et n'importe qui peut le faire, y compris un infidèle. Mais tout de même il ne faut pas exagérer et, hors le danger de mort ou le naufrage sur une île déserte, c'est un prêtre qui doit le faire.
Le baptême ne marche qu'une fois. Il y a une véritable paranoïa autour du baptême dans l'Eglise. Les livres techniques discutent savamment sur des points comme de savoir si un prêtre doit risquer sa vie pour baptiser un enfant malade (réponse: oui). Si on peut baptiser contre l'avis des parents (réponse: oui, s'il y a danger de mort.) Si on peut ouvrir une femme pour baptiser un enfant qui ne veut pas sortir (réponse: oui, mais elle peut s'y opposer. Evidemment, si elle est inconsciente, elle ne peut pas s'y opposer.)
A ce sujet, voir la petite histoire plus bas.
La tradition du baptême vient officiellement du baptême de Jésus par Jean le Baptiste. Il semble que Jean ait été le grand concurrent de Jésus sur le marché de la prophétie. Comme il est mort avant ( sa tête ayant été le prix d'une danse), Jésus a pris sa clientèle et l'Eglise récupère Jean en le nommant grand annonciateur de Jésus.
Vraie ou non, cette histoire de baptême de Jésus par Jean est une histoire à usage des fidèles du premier siècle, à peu près hors contexte aujourd'hui.
Le Baptême est aussi l'occasion de singer l'état civil. Le curé peut délivrer un 'livret de famille catholique', une 'carte individuelle de catholicité de l'enfant'.
"si les parents refusent de changer un prénom qui, sans offenser la foi, n'est pas chrétien, on doit ajouter au prénom imposé celui d'un saint, en l'inscrivant à la suite." "le livret de famille...permet d'apprécier canoniquement la note de légitimité ou d'illégitimité de l'enfant en vue de la rédaction précise de l'acte de baptême "
En effet un enfant illégitime ne pourra jamais devenir évêque, il faut bien que cela soit marqué quelque part. Mais l'Eglise est délicate: si un jour l'enfant demande son extrait de baptême: "afin de ménager la délicatesse des enfants illégitimes ou légitimés, on délivre pour eux de simples certificats de baptême, toutes les fois où la copie complète n'est pas requise".